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Centre de Preuves en Dermatologie Recommandations de bonne pratique

Recommandations urticaire au froid Actualisation Sep 24

Responsabilité


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Cas d’angiœdème

Retour à l’arbre Imprimer dernière mise à jour le 26/09/2024

Présentation

Vous recevez en consultation de dermatologie madame A, 42 ans, pour des gonflements itératifs des lèvres (Cf. photo) et des paupières, associés à des plaques érythémateuses prurigineuses. Elle a comme principaux antécédents une endométriose et des coliques néphrétiques.

Photo patient
Gonflements itératifs des paupières, des lèvres et parfois des extrémités

Madame A est responsable d’un rayon surgelé dans une enseigne de la grande distribution.

Elle vous rapporte l’apparition de plaques érythémateuses prurigineuses des zones découvertes du corps, associées à un œdème des lèvres et parfois des paupières lorsqu’elle rentre dans la chambre froide, surtout lors de la période estivale (forte chaleur extérieure). Les lésions évoluent favorablement en 20 à 30 minutes après réchauffement.

Le test au glaçon est positif.

Questions

Quel est votre diagnostic ? Comment classeriez-vous la réaction ?

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Il s’agit d’une urticaire au froid dite typique.

Les lésions urticariennes superficielles et profondes (= angiœdème) restent localisées ; il s’agit donc d’un niveau I de gravité selon la classification de Wanderer qui est également celle retenue lors des dernières recommandations nationales de l’urticaire au froid.

Devant la présence d’angiœdèmes, prescrivez-vous de l’adrénaline ?

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Non, il s’agit d’épisodes d’urticaires profondes localisées, sans risque asphyxique. La conduite à tenir est similaire à celle tenue en cas d’urticaire superficielle isolée au froid.

Les crises étant relativement fréquentes ; vous avez introduit un traitement par anti histaminique à la dose de 2 comprimés par jour, permettant un bon contrôle des symptômes.

Vous la revoyez en consultation 9 mois après le début du traitement ; elle vous rapporte un épisode d’angiœdème de la langue avec sensation de striction laryngé, dysphonie et difficulté respiratoire, dans les minutes suivant la consommation d’une glace.

Elle vous dit avoir été prise en charge par le SAMU, puis par les urgences et avoir reçu plusieurs traitements par voie intraveineuse, mais elle ne dispose pas du CR.

Ce nouvel épisode change-t-il la sévérité de la maladie ? Et votre prescription ?

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Oui, la patiente a présenté un épisode d’œdème laryngé asphyxiant, correspondant à un niveau III de gravité selon la classification retenue aux dernières recommandations nationales de l’urticaire au froid.

Cet épisode impose la prescription supplémentaire d’adrénaline auto injectable, compte tenu du risque d’asphyxie et de décès.

Quelles sont les recommandations à donner à cette patiente ?

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Les recommandations données à cette patiente seront celles des patients atteints d’urticaire au froid :

  • Protection physique contre le froid
  • Informer l’entourage
  • Entrée progressive dans l’eau lors de la baignade en milieu naturel ; ne jamais se baigner seul ; se baigner dans les zones où les patients ont pied.
  • Contre-indication formelle à tous les sports extrêmes exposant au froid : plongée en bouteille / en apnée, parachutisme, sports en eau vive…
  • En cas d’intervention chirurgicale, prévenir l’anesthésie afin que le patient soit réchauffé, ainsi que les solutés perfusés

Compte tenu de l’antécédent d’angiœdème asphyxiant, la patiente devra toujours garder sur elle, deux seringues auto injectables d’adrénaline.

De plus, la profession de madame A est très exposée au froid et les crises d’urticaire surviennent pendant son travail, il est donc primordial qu’elle prenne contact avec son médecin du travail référent, afin :

  • D’évaluer l’adéquation de l’état de santé du patient avec le poste occupé et proposer des aménagements et adaptations du poste de travail (réorganisation des tâches et du temps de travail, adaptations matérielles voire changement du poste de travail, …)
  • De préconiser un éventuel reclassement professionnel voire une reconversion professionnelle
  • De délivrer le cas échéant un avis d’inaptitude en cas d’impossibilité et/ou d’échec de mise en place d’aménagement, de reclassement professionnel, etc.
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