Traitement par anti-histaminiques anti-H1 de 2ème génération
chez l’adulte
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dernière mise à jour le 21/02/2024
À dose conventionnelle (simple dose par jour)
Les anti-H1 de deuxième génération à la dose conventionnelle (simple dose, conforme à l’AMM) sont efficaces et bien tolérés.
Ils constituent ainsi le traitement de première intention dans l’UCS.
Il y a peu d’arguments pour privilégier une molécule par rapport à une autre.
Les experts préconisent de prendre la prise plutôt le soir, du fait du risque de somnolence et pour éviter les poussées nocturnes.
À dose multiple
L’augmentation de dose jusqu’à la quadruple dose a montré de bons résultats avec la cétirizine et la lévocétirizine, permettant un meilleur contrôle des symptômes que la dose conventionnelle.
L’augmentation de dose doit être rapide (< 2 mois) car l’efficacité est démontrée sur le court terme : le délai avant d’augmenter la dose est variable selon les études, allant de 1 semaine à 2 mois. Les modalités d’augmentation de la dose ne sont pas uniformes dans les études, où elle se fait le plus souvent progressivement.
Dans leur pratique, en cas de résistance à un anti-H1 à dose conventionnelle, la plupart des experts utilisent directement une quadruple dose d’anti-H1, puis diminuent à 3 puis à 2 voire à 1 dose après obtention d’une rémission à la dose minimale efficace.
Risque cardio-vasculaire
Une augmentation du risque d’allongement de l’espace QT et de torsades de pointe est documentée avec l’hydroxyzine, la mequitazine et la prométhazine pour les anti-H1 de 1ère génération et avec la mizolastine, l’ébastine et la bilastine pour ceux de seconde génération. Ce risque est dose-dépendant.
→ voir annexe 8 dans l’onglet documentation
Interactions avec autres médicaments
Les anti-H1 pour lesquels le risque d’allongement du QT est documenté (mizolastine, ébastine, bilastine, hydroxyzine, mequitazine et prométhazine) ne doivent pas être associés aux médicaments connus pour allonger le QT (certains neuroleptiques, anti-arythmiques, antidépresseurs, antipaludéens, antibiotiques, antifongiques, méthadone… cf. RCP) ni aux médicaments inhibiteurs enzymatiques puissants (tels que certains macrolides, antifongiques azolés, anti-VIH… cf. RCP) qui augmentent leur concentration et majorent le risque de troubles du rythme.
Risque chez le sujet âgé
En raison de leurs particularités pharmacocinétiques (en particulier leur élimination), la posologie de certains anti-H1 doit être diminuée en cas d’altération de la fonction rénale ou hépatique et chez le sujet âgé.
anti-H1 et grossesse
Au 1er trimestre, un anti-H1 de 2ème génération qui bénéficie d’un recul d’utilisation important pendant la grossesse est à préférer (cétirizine, lévocétirizine, desloratadine en première intention, et en seconde intention la fexofénadine). Après le 1er trimestre, tous les anti-H1 non sédatifs et peu atropiniques (2ème génération) peuvent être utilisés.
Si un anti-H1 de 1ère génération est souhaité au 1er trimestre, la chlorphénamine, la dexchlorphéniramine, la phéniramine ou la prométhazine peuvent être prescrites, mais leur utilisation est déconseillée en fin de grossesse, en raison du risque de sédation et de manifestations atropiniques néonatales (tachycardie, distension abdominale, iléus méconial…).
anti-H1 et allaitement
Les anti-H1 passent dans le lait maternel à des degrés variables. La plupart sont déconseillés pendant l’allaitement en raison du risque de sédation. Cependant, l’allaitement est possible avec la cétirizine, la lévocétirizine, la loratadine et la desloratadine, les données disponibles à ce jour étant en faveur d’un passage lacté faible. Il n’est pas recommandé d’arrêter ces anti-H1 en cas d’allaitement. L’objectif est d’atteindre la dose minimale efficace.
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